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La Montagne, quelle histoire !

 

Avant de préciser l’histoire de La Montagne, il est nécessaire de rappeler que c’est sous le règne de Louis XVI et sous l’égide du ministre de la Marine Monsieur de Sartines, que fut créée en 1777 une fonderie royale de canons sur l’île d’Indret (île qui ne faisait alors pas partie de ce qu’était la « paroisse » de Saint-Jean de Bouguenais). Le ministre fit appel à un célèbre ingénieur anglais WILKINSON, inventeur d’un nouveau type de four à fusion.

 

Jusqu’à la Révolution de 1789, les territoires de notre pays étaient divisés en « paroisses ». C’est alors que la « paroisse » de Saint-Jean de Bouguenais fut divisée en deux parties, l’une à l’est et l’autre à l’ouest. La nôtre (tout d’abord commune de Boiseau puis appelée Saint-Jean de Boiseau) fut limitée à l’ouest par le ruisseau passant actuellement au Pellerin et à l’est par la route partant de la route de Paimbeuf et aboutissant à La Roche Ballue. La période révolutionnaire fut marquée (en particulier dans et autour de la zone du Château d’Aux qui dominait la Loire) par de nombreux affrontements entre royalistes et républicains.

 

1794, la Compagnie WENDEL prit en main la fabrication des « bouches à feu » et l’Assemblée Constituante désigna comme Régisseur de l’usine, Monsieur DEMANGEAT (originaire du Haut-Rhin) qui, avec le temps, épousa la fille du notaire de Saint-Jean de Boiseau, Marie-Anne MOCQUARD. Parmi leurs descendants leur fils Aristide DEMANGEAT profita des larges héritages qui lui furent dévolus et acquit de nombreux terrains et côteaux incultes. Il fit construire la Maison Demangeat (aujourd’hui siège de la Mairie de La Montagne).

 

Il s’associa avec Monsieur GENGEMBRE le nouveau directeur de l’ancienne fonderie de canons. L’entreprise, après avoir construit en bordure de Loire certains navires en bois à voile, à vapeur, s’était transformée en 1828 en un chantier de construction de Machines à Vapeur.

 

 

En 1832, à l’issue des premières élections municipales de la commune de Saint - Jean de Boiseau (environ 3000 habitants),

Monsieur DEMANGEAT fut élu maire. Il le demeura jusqu’en 1840, avant d’être remplacé par Louis AVERTY (ancien

sergent) de Pontonniers sous Napoléon). Mais sur décision préfectorale, quelques années plus tard, Aristide DEMANGEAT

fut redésigné maire de la commune, tandis que dans le même temps, le village de La Montagne se développait. Les

maisons y étaient construites, souvent sans trop d’alignements, ni plans. Chaque propriétaire laissait un peu de terrain pour

avoir une sortie vers des bois, des vignes et quelques terres potagères.

 

 

En 1845, Jean VIOLIN, récemment inscrit montagnard, devient membre du conseil municipal, puis adjoint au Maire de Saint-Jean de Boiseau et enfin maire sous l’administration d’Aristide DEMANGEAT jusqu’en 1848.  Alors que les mentalités et convictions s’avéraient très différentes (ouvrières et républicaines à l’est et agricoles à l’ouest), ce sont les élus de la partie est qui s’impliquent dans la gestion de la commune alors que les représentants du bourg et de la Télindière sont sous représentés.

 

De 1848 à 1877 de nombreuses tensions entre les responsables successifs (Jean PRIN, Jean THOMAS, Aristide

DEMANGEAT, Simon MOQUARD et Jean VIOLIN) ont « pimenté » la gestion de la commune de Saint-Jean de Boiseau.

Pendant cette même période du Second Empire, les ouvriers d’Indret (en grande partie républicains) et du « Cercle

Démocratique » qui s’était constitué autour de l’usine, manifestèrent violemment contre « l’usurpateur », le Prince Président

Louis Napoléon Bonaparte. C’est à la suite de ces péripéties que depuis 1851 le drapeau républicain demeure toujours

conservé et exposé en mairie de La Montagne.

Rappelons aussi qu’en 1854, lorsque l’épidémie de choléra frappa la population de la commune, ce furent, selon les

registres paroissiaux, 235 habitants qui périrent des suites de cette maladie

 

Dans un tel contexte, à l’issue d’une mission prêchée sur le territoire en 1862, l’abbé NOUEL, curé de Saint-Jean de

Boiseau, prit l’initiative de provoquer par des pétitions adressées au Préfet de Loire-Inférieure, la requête d’une coupure en

deux communes et d’assoir celle de La Montagne sur les limites de la « paroisse » de La Montagne reconnue en 1868 par

l’évêque de Nantes Monseigneur JACQUEMET (la pose de la première pierre de l’église avait été fêtée le 24 juin 1866)

 

Notons également la fondation en 1867, à l’initiative d’agents de l’établissement de la Marine, d’une coopérative dans le

but de procurer aux ouvriers et à la proche population, le pain et les produits de consommation au plus bas prix possible.

Cette coopérative perdura jusqu’après 1967.

Finalement c’est par décret du 2 juin 1877 que fut créée et officialisée la commune de La Montagne.

 

 

 

 

 

À ce stade de l’histoire, il est possible de rappeler l’origine de sa création :

une usine principale (l’arsenal), point d’ancrage

des traditions et des cultures ouvrières, à savoir :

Une identité locale et professionnelle,

Des réseaux associatifs de sociabilité et de solidarité,

Des cultures d’apprentissage,

Des rituels de spectacle et de divertissement.

 

À partir de cette création, en fonction de sa petite superficie, de son contexte géographique, de la faiblesse de ses

ressources (l’établissement d’Indret étant rattaché à la commune d’Indre), de sa « jeunesse », la commune de La Montagne

forte alors de ses 2200 habitants s’est développée. N’oublions pas qu’elle comptabilise aujourd’hui près de 6300 habitants.

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Déroulons quelque peu sommairement certains jalons témoins de l’évolution et de des transformations de notre commune :

 

1880 - Le 15 février le Conseil Municipal de Saint-Jean de Boiseau entérine la séparation des biens en Saint-Jean de Boiseau et La Montagne.

 

1881 - Inauguration de la première école construite.

 

1898 - Création d’un poste de garde champêtre.

Acquisition des terrains des côteaux pour créer les rampes d’accès des ouvriers (rampes dites « raidillons »).

Création du bureau de poste télégraphique.

Inauguration de l’école libre des filles (rue du Calvaire).

 

1899 - Plantation de l’arbre de la Liberté.

 

1901 - L’abbé Moulet (nouveau curé) lance le projet de fonder un patronage et de construire une salle.

Dans le même temps, les militants de la « Prolétarienne » créent une association de jeunesse syndicaliste.

Parallèlement un club cycliste, le « Vélo Sport Montagnard » est fondé.En 1920, la Société de Bienfaisance des Écoles Laïques voit le jour et en 1925 nait aussi « le foyer de la Jeune Fille ». Mais c’est seulement en 1945 que ces diverses sociétés se regroupent pour constituer ce qui est aujourd’hui « l’Amicale Laïque Montagnarde » (ALM).

 

1905 - Achat de « la Villa La Montagne » et installation de la Mairie actuelle (inauguration en octobre 1905)

 

1910 - Installation du gaz et de l’électricité à La Montagne.

1912 - Aménagement du cimetière.

1919 - Première représentation cinématographique au cinéma « le Montagnard » (les enfants du Capitaine Grant).

1920 - Installation du marché place de la Mairie.

Installation du monument aux morts de la grande guerre dans le parc de la Mairie

 

 

1935- Insertion d’un surchauffeur dans la chaudière d’un cuirassé type « Dunkerque » (P.H.I)

 

1939 - Inauguration du groupe scolaire « Jules Ferry ».

- Création d’un corps de Sapeurs-Pompiers.

 

1945 - Création du Centre d’Intervention et de Secours de La Montagne (SDIS).

 

1946 - Création des bains-douches publics.

 

1954 - Inauguration du CEG « Jules Verne ».

 

 

1956 - Achèvement de la construction du clocher de l’église et installation des cloches.

 

1957 - Les démarches de la commune de La Montagne entreprises pour le rattachement de l’île d’Indret à son territoire sont repoussées par l’Administration préfectorale.

 

1964 - Inauguration du marché place Similien Guérin et de la rue de Verdun.

Inauguration des HLM rue de Verdun.

Participation à la construction et à la gestion de la piscine intercommunale du Pellerin.

 

1967 - Acquisition municipale du cinéma « Lux » rue de la République.

Rattachement du canton du Pellerin à l’arrondissement de Nantes.

 

1969 - Implantation d’une maison de retraite « Bon Repos ».

Mise en service d’un bac amphidrome permettant le passage des véhicules entre Basse-Indre et Indret.

 

1970 - Construction du CES « Saint Exupéry ».

 

1971 - Ouverture du Cabinet Médical route de Bouguenais et du CES.

 

1975 - Construction d’une seconde école maternelle : « Joachin du Bellay ».

 

1976 - Implantation d’un « Mille Club de Jeunes » précurseur du Chalet.

 

De 1980 à 1987 - Constructions successives de tranches de logements HLM et de logements « Castor ».

 

1988 - Jumelage La Montagne/Stadtoldendorf.

Inauguration de la salle des fêtes « Georges Brassens » et du complexe sportif « Jules Ladoumègue ».

 

1992 - Adaptation de l’ancien transformateur EDF de la route de Bouguenais et mise à disposition des associations.

 

1993 - Création de l’OCCL (centre communal de centre de loisirs dont l’origine avait été initiée par la Confédération Syndicale des Familles en 1970 avec sa colonie journalière « Joie et Santé ».

Création de la zone d’activités sud et installation du « Super U ».

Création d’un CAT (Centre d’aide aux handicapés par le travail).

 

1998 - Création du Centre de soins infirmiers.

 

2001 - Nouveau complexe sportif « Francis Lespinet »

La Montagne devient membre de la Communauté Urbaine de Nantes (prémisse de Nantes Métropole aujourd’hui).

 

2006 - Inauguration de la médiathèque « Yves et Raymond Gaudin ».

 

2008 - Réalisation de la station d’épuration La Montagne/Saint-Jean de Boiseau.

 

2011- Inauguration du nouveau stade de football bénéficiant d’un revêtement synthétique.

 

2012 - Inauguration Espace Jeunesse « le Chalet ».

 

2016 - Création d’un terrain multisports dans la zone du Grand Pré.

 

2020 - Réhabilitation complète de l’école « Jules Verne » incluant la création d’une cuisine scolaire.

 

Certes le rappel de ces quelques jalons pointés au travers des 146 années de la commune de La Montagne est très

incomplet…il reflète simplement un éventail de la diversité et de la richesse de son développement manifesté grâce au

dynamisme et à la culture ouvrière originelle de sa population, une population aujourd’hui riche de ses 6300 habitants.

 

P.J. Plan de La Montagne

 

(Michel Anziani ; René Guillard ; Nicole Guillard ; Jean Albert le 10.08.2022)

 

Sources

Histoire de la commune de La Montagne (Pierre Fréor Père)

Pôle Historique d’Indret (P.H.I)

Archives départementales de Loire-Atlantique

Archives de Jean-Yves Grollier

Archives personnelles